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Vie de voyages

Invitation à l'émerveillement

7-15 avril : Séjour de Guillaume & Audrey ! N°2 Un cabin trip riche en rebondissements ! Episode 1

Version courte :

Nous sommes partis lundi matin pour un cabin trip de 2 jours, dans les montagnes de l’autre côté du fjord de Trondheim. A pieds malgré la neige abondante mais au soleil ! La cabin choisie fait partie de celles qu’il n’est pas toujours facile de trouver et … nous pouvons l’attester ! Les indications ne sont pas très précises et, même si nous sommes bien équipés, les doutes nous embrument vite l’esprit. Après une belle matinée au soleil, la progression dans la neige se fait de plus en plus difficile et, sur les conseils d’un fermier du coin, nous décidons de rebrousser chemin pour ne pas tenter l’impossible. Nous sommes quand même déçus d’abandonner notre aventure de 3 jours à la fin du premier. Quand nous recroisons le fermier, il nous propose un hébergement dans une cabine qui jouxte sa ferme et de nous prêter des skis pour retenter l’aventure le lendemain. Quelle joie de ne pas rentrer si vite à Trondheim ! 
Nous dormons donc avec une belle vue sur le fjord !
Nous repartons le lendemain matin plein d’espoir, toujours avec un grand soleil. Qui s’efface petit à petit au fur et à mesure que nos forces et notre confiance s’amenuisent. En milieu d’après-midi, nous décidons une fois de plus de faire demi-tour… Nous rendons les skis à leur propriétaire avec nombreux remerciements et lui, vraiment très gentil, descend nos sacs, jusqu’à peu près mi-parcours entre sa ferme et l’embarcadère.
Nous sommes rentrés à Trondheim, au soleil, épuisés, déçus de n’être pas arrivés au but fixé mais soulagés de s’être arrêtés à temps sans grand dommage. Audrey (qui vient pourtant d’un village aux pieds de Belledonne et de la Chartreuse) m’a dit : « je n’ai jamais vu autant de neige de ma vie. » Si ça ce n’est pas vivre une grande aventure … !

Le village de Vanvikan de l’autre côté du fjord comparé à
Trondheim, là où commence la randonnée.

Guillaume et Audrey !

Belle vue du lendemain matin

Vive le ski de fond !

Euh il fait froid, moche, il neige, on ne sait même pas où on est.
On fait demi-tour ?

Le tracteur qui descend nos sacs.

Trondheim au loin, qui se dore au soleil !

Version longue, pleine de détails croustillants, mais pas trop quand même parce qu’il faut que vous puissiez le lire !

Donc… Guillaume et Audrey viennent pour une visite, je me dois de leur faire découvrir la véritable expression du loisir norvégien, en l’occurrence, le cabin trip … Je leur laisse le soin de choisir la cabine, et suis plutôt contente de leur choix parce que c’est une cabine à laquelle je ne suis pas encore allée. Bon je reconnais que j’ai commencé à être soucieuse quand des amis m’ont montré leur inquiétude. Et pour se rassurer (et me rassurer), ils m’ont prêté cartes, GPS, fuel …
Pour vous donner le contexte complet, c’est toujours le week-end de Pâques quand on part. Trondheim est vide et ce depuis une semaine. Je n’ai donc pas pu emprunter de skis de fond et vu mon niveau et le fait qu’il ne faille que monter pour atteindre la cabin, je pensais vraiment que ce n’était pas une meilleure idée. C’est toujours le week-end de Pâques. Donc les transports  en commun fonctionnent comme un dimanche, c’est à dire qu’ils ne passent vraiment pas souvent. D’après le site internet de la compagnie de bateaux qui traversent le fjord, il n’y a qu’un bateau dans la journée pour aller à Vanvikan ou pour en revenir à 11h. C’est donc celui que nous prenons.

Et ensuite commence la marche. Avant de tout vous raconter, voici les sibyllines indications pour trouver la cabine :
 » Depuis le village, vous devez monter droit vers une ferme sur la droite. De là, suivez une route vers l’est jusqu’à ce qu’elle tourne à gauche à un petit marais. Traversez le marais et suivez un chemin jusqu’à ce qu’il finisse dans un autre marais. D’ici, vous devez traverser une vallée étroite et monter sur la pente à droite. Suivez les marais vers l’est jusqu’à atteindre le lac et la cabine. Entre 39 minutes et 24 heures ont été nécessaires pour atteindre la cabine mais habituellement 1,5 à 2 heures suffisent. » Précis, n’est-ce-pas ?

Nous montons donc depuis le quai aux jolies maisons en bois coloré vers l’église en bois, puis nous prenons un chemin enneigé mais damé.

Petite pause pique-nique au soleil.

Et nous reprenons l’ascension. La vue sur le fjord en contrebas, grande étendue bleue sombre, contrastant si fort avec le blanc immaculé de la neige fraîche, est de toute beauté.

(photos)

Nous arrivons à une ferme. Moutons beiges et noirs sur la neige blanche. Bâtiments rouges et blancs, surlignés d’une épaisse couche de neige. 
Là nous faisons notre première erreur … Il est 13h30. Au lieu de suivre le semblant de chemin (qui a l’air de mener directement dans la maison) nous décidons de contourner le tracteur et de ramper sur la colline pleine de neige pour la gravir. En haut, la vue sur la neige pure est magnifique.
(photos)
Mais en marchant, je m’enfonce sur plus haut que ma jambe. Et il y a encore de la neige sous moi… Que d’aventure ! Nous rejoignons enfin une piste tracée par une motoneige. Nous avons perdu presque 40 minutes. Et l’ascension reprend. En chemin nous nous faisons doubler par une famille de norvégiens. Papa à skis devant, tirant un traîneau contenant, vraisemblablement, un bébé. Maman en raquettes derrière. Les gens que nous croisons depuis le matin sont agréables, disent bonjour, parfois quelques mots de plus en norvégien. Ceux là ne font pas exception. Même s’ils passent vite à l’anglais. « Vous êtes sûrs que vous savez où est la cabine ? ». Ben oui, on a des cartes, un GPS, des boussoles … Leur doute quant à notre capacité d’atteindre la cabine sans skis mine un peu ma confiance mais nous continuons. Il faut chaud, le soleil tape fort …
Nous arrivons au point où les norvégiens qui nous précédaient ont quitté le chemin. Dans la neige fraîche. Est-ce là qu’il faut aussi que nous tournions ? Ou faut-il continuer le chemin ? Dilemne… Nous buvons un coup. Et réalisons que nous n’avons peut-être pas prévu suffisamment d’eau. Nous remplissons donc le bouteille de neige et l’attachons à l’extérieur du sac pour qu’elle fonde au soleil. Et nous décidons de continuer le chemin. Puis de le quitter un peu plus loin. Neige terriblement profonde. Et pente raide. Après une heure à crawler presque inutilement, nous sommes au pied d’une falaise, perdus entre des dizaines de sapins et ne savons plus trop où nous diriger. Le GPS indique que nous avons progressé de près de 10m vers notre but. Et là … catastrophe ! Où est passée la bouteille d’eau ???? Après de nouveaux pourparlers, je décide de redescendre sans sac-à-dos pour tenter de la retrouver. Il s’avère que sans sac la progression est beaucoup plus facile … mais que la bouteille n’est toujours pas là. Un peu inconsidérément je décide de remonter jusqu’au lieu de notre pause (tout cela n’est en tout que 7 minutes de marche … oui je sais, difficile à imaginer). Pas de bouteille. Mais la petite famille norvégienne qui revient de sa promenade. Et qui confirme mon intuition. On aurait dû suivre leurs traces, tourner. Il est 16h30. Ils nous conseillent vraiment d’abandonner. Trop de neige, trop d’heures de marche, pas raisonnable. Je veux bien le croire mais … je crois qu’il n’y a pas de bateau pour rentrer. Ils pensent que si et proposent d’aller vérifier les horaires. Que de gentillesse ! Je vais donc récupérer mes invités enneigés, et nous redescendons à la rencontre du norvégien qui est décidément plus rapide que nous avec ses skis. Il y a effectivement des bateaux. Nous sommes quand même tristes de partir si vite alors que nous étions censés vivre deux jours d’aventure en plus. Alors je lui demande s’il connaît un endroit où nous pourrions passer la nuit pour retenter d’atteindre la cabine le lendemain. Réponse négative assortie d’un « vous savez, sans skis ce n’est vraiment pas raisonnable, il y a plus d’un mètre de neige ». Il repart, à skis, vite. Nous redescendons à pieds, triste. Suivons le chemin … qui repasse devant la ferme. Notre bouteille d’eau gît devant, certainement ramassée par un des habitants. Nous la récupérons et continuons notre chemin.
Vite rattrapés par le norvégien… « En fait, si vous voulez, vous pouvez rester dormir ici. Et je devrais pouvoir vous prêter des skis pour que vous réessayez demain. Ca vous va ? » 
Ben oui évidemment, ça nous va ! Nous essayons des chaussures (il n’a que des pointures 45 ou 48 … mais bon on a apporté plein de paires de chaussettes, n’est-ce pas Audrey ?) et allons dans la grange (le bâtiment rouge) chercher des skis dont la longueur et les fixations conviennent. Au moment de sortir, un énorme bruit nous fait reculer. Bien nous en a pris parce que toute la neige qui était sur le toit vient de lourdement s’écraser devant la porte. Il y avait un bon mètre d’épaisseur sur une bonne longueur, je n’aurais pas aimé être ensevelie dans une avalanche juste après avoir été sauvée de la montagne … Notre hôte nous ouvre les porte du troisième bâtiment de la ferme. C’est presque une cabine, sur deux étages. Une cuisine glaciale mais avec l’eau courante au rez-de-chaussée. Une grande chambre avec un poêle à l’étage. Il pousse même la générosité jusqu’à nous prêter des farts pour les skis (tu as vu Mathilde, j’ai bien retenu la leçon ! 😉 ). Nous cuisinons des pâtes à la sauce tomates tout en admirant la vue pendant que Guillaume nous démontre ses talents d’homo sapiens, capable de maîtriser le feu. Mais il apparaît parfois trop « civilisé ». Quand il se rend au toilettes, dans un petit réduit séparé, à l’habitude des cabines. Et qu’il nous en fait une description des plus horribles. Ca me fait bien rire et j’y vais aussi … Comparées aux toilettes habituelles des cabin trips, celle-ci est un modèle de luxe. Un seul siège, pas de stockage de bois autour, il y a même une sorte de cuvette en plastique… Bref, pas encore prêt pour la vie dans la nature, mon frère …
Nous dormons tant bien que mal entre deux réveils pour rallumer le feu, sous le regard bienveillant de … notre ami le troll. Ou cette bête étrange qui y ressemble peut-être. Que fait-il là ? Malgré nos nombreuses suppositions, nous n’obtiendrons pas la réponse … donc vous non plus !

Au matin, le soleil met en valeur la vue exceptionnelle que nous avons et nous donne du courage pour chausser les skis et reprendre la route.


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